Diario SUR: "La revista 'Litoral' dice la penúltima palabra sobre Picasso"

Retratos de Picasso de Modigliani, Javier Gay Llorente, Eugenio Chicano y Yan Pei-Ming.
Retratos de Picasso de Modigliani, Javier Gay Llorente, Eugenio Chicano y Yan Pei-Ming.
© Sucesión Picasso, VEGAP, Madrid, 2024

Cette publication lance une monographie dont le défi est d'apporter de nouvelles perspectives sur un artiste au sujet duquel presque tout a été écrit.


Caballero Bonald, dans l'une de ses nombreuses manifestations de lucidité, s'est demandé : "Qui peut être assez suffisant pour prétendre avoir le dernier mot sur Picasso ?" Car il a beau être l'artiste le plus célèbre de tous les temps, celui qui a produit le plus et suscité le plus d'analyses, il reste toujours quelque chose à dire à son sujet. La revue Litoral relève le défi d'écrire l'avant-dernier mot - jamais le mot définitif - avec un numéro monographique sur le peintre de Malaga. Picasso de nunca acabar" rassemble les réflexions d'écrivains comme Antonio Jiménez Millán, de critiques comme Juan Manuel Bonet et d'experts de l'artiste comme Rafael Inglada, avec une sélection graphique minutieuse.

Picasso était un homme qui n'avait pas de limites et qui, par conséquent, n'aura jamais de fin", défend Lorenzo Saval, le capitaine responsable de "Litoral", dans son éditorial. Le titre de cette édition, comme l'explique l'éditeur Antonio Lafarque, "est un éloge qui cache une petite charge de profondeur". Et il explique : "On a tellement écrit, exposé, enregistré et dit sur l'artiste que l'effort de découverte est (presque) vain". Consciente de cette réalité et avec "humilité", la revue de Malaga aborde le génie sous différents angles, en dressant le portrait du Picasso déclassé (Pedro G. Romero), du combatif et espagnol (Miguel Cabañas Bravo), du contre-culturel (Fran G. Matute), de l'écrivain (Jiménez Millán), de celui qui trouvait dans la tauromachie un élément d'identité (Carlos Ferrer Barrera) et même de celui qui voulait faire du cinéma (Luis E. Parés), parmi tant d'autres "Picasso", entre autres.

Cette édition, qui bénéficie du soutien du ministère de la culture et de la mairie, invite également six auteurs de Malaga de différentes générations à apporter leur point de vue sur une œuvre de leur compatriote. Cela va de l'histoire de la jeune Cristina Angélica à partir du "Nu aux jambes croisées" au souvenir d'Inglada du dernier coup de pinceau de Picasso dans "Nu couché et tête", en passant par le livret théâtral esquissé par Ángelo Néstore avec "Femme aux fleurs". Viennent ensuite des poèmes et des textes qui ont fait référence à l'artiste au fil du temps, comme "Suelo primero del parque" de Manuel Alcántara ou "Balada de Les demoiselles d'Avignon" de Rafael Alberti. Le tout est ponctué d'illustrations et de peintures à l'huile dédiées au peintre par des artistes tels que Jean Michel Basquiat, Fernando Botero, Eugenio Chicano, Salvador Dalí, Equipo Crónica, Yukimasa Ida, Amadeo Modigliani et Yan Pei-Ming, pour ne citer qu'eux.

 

Une relation historique


C'est José Guirao, ancien ministre de la culture et commissaire du cinquantième anniversaire de la mort de Picasso, qui, avant sa mort, a encouragé "Litoral" à relever ce défi. Une revue consacrée à l'art au sens le plus large du terme et à sa terre se devait de participer à la célébration. Car, en outre, il existe une relation étroite entre les deux. Comme le rappelle Saval, la première rencontre de Picasso avec "Litoral" a eu lieu dans les années vingt du siècle dernier, à l'occasion de l'hommage historique à Luis de Góngora qui a lancé la publication. À la fin des années 1960 est paru le premier numéro entièrement consacré à Picasso. "Le peintre nous a ensuite récompensés en nous envoyant une série de dessins et de dédicaces de Rafael Alberti qui ont parfois été un drapeau au vent dans la trajectoire de la revue", se souvient M. Saval. D'autres numéros spéciaux ont suivi, comme celui le félicitant pour son 90e anniversaire ou celui commémorant le centenaire de sa naissance.

Cette dernière monographie tente d'aller plus loin et n'évite pas la controverse qui entoure également Picasso, la nécessaire révision (et non annulation) de sa figure et la "picassisation" de tout ce que l'on peut imaginer. En ce sens, la réflexion que l'historienne Eugenia Tenenbaum laisse dans son article "Que pouvons-nous apprendre de Picasso" est très intéressante : "Ce que nous pouvons apprendre de Picasso, c'est que c'est précisément ce que nous ne disons pas, précisément ce dont nous ne parlons pas, précisément ce que nous ne reconnaissons pas, qui est la chose la plus intéressante et la plus nouvelle qu'il a à nous offrir. Tout le reste n'est que répétition, circonvallation et permissivité".

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